Saison 1.7 - 1983 : Le rapport Nora-Minc était sorti depuis 5 ans ...

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Dans ses recherches sur Internet autour des années 80, Alann découvre un article sur le rapport Nora-Minc concernant l'informatisation de la société. Cette découverte prendra tout son sens dans les étapes suivantes de son enquète ...
Le rapport fut remis au président de la république de l'époque Valéry Giscard d'Estaing le 21 février 1978, quelques années plus tôt.
Extraits de l'article : Le rapport “Nora-Minc” Histoire d'un best-seller d'Andrée Walliser:
Le rapport « Nora-Minc » sur « l'informatisation de la société » constitue un exemple original de rapport administratif, car il connut une carrière de best-seller que son origine et son statut officiels ne permettaient pas de présager. 
 
Le rapport s'avère être une source riche d'enseignements pour une histoire du temps présent et de la société française au tournant des années 1980.
A la suite du succès remporté par le rapport en France, huit pays étrangers demandèrent et obtinrent le droit de traduction : l'Allemagne, l'Italie, la Hongrie, les Etats-Unis, le Japon, le Brésil, le Portugal, le Mexique.
En fait, c'est avant tout le développement de plus en plus rapide des moyens informatiques, à partir des années 1973-1974, qui fait naître une réflexion socio-politique sur le phénomène informatique.
Les progrès continus et rapides de l'informatique, depuis la mise au point du premier « vrai » ordinateur en 1946 par Eckert et Mauchly, ont permis, grâce à une suite d'innovations technologiques, d'augmenter considérablement la rapidité et les capacités du traitement de l'information en même temps que se miniaturisaient au maximum les éléments constitutifs de l'ordinateur. 
 
Le passage d'une génération d'ordinateur à une autre se traduit, à chaque fois, par l'apparition de machines de plus en plus petites, de plus en plus performantes, de moins en moins coûteuses.
L'invention du micro-ordinateur en 1973, 300 000 fois moins volumineux, 1 000 fois moins cher et bien plus puissant que les ancêtres de la première génération, qui font figure de monstres préhistoriques, entraîne dès 1975 une généralisation rapide des applications professionnelles dans les entreprises, les banques, les services commerciaux et l'administration qui, par exemple, multiplie par quatre le nombre de ses ordinateurs entre 1970 et 1976
 
De ce fait, l'informatique perd de plus en plus son caractère mystérieux, fort complexe, qui la réservait à quelques spécialistes, « prêtres savants » de cette nouvelle invention technologique.
Les qualités « littéraires » du rapport ont incontestablement contribué à son succès. La langue claire, précise, élégante, en fait un texte qui se lit avec aisance, voire plaisir, certains diront comme un roman. A ces qualités syntaxiques s'ajoute un art consommé des comparaisons-chocs et des formules brillantes qui cherchent, et réussissent, à frapper l'imagination du lecteur, même si elles peuvent s'avérer très approximatives du point de vue historique ou peu fiables pour un raisonnement socio-économique plus affiné 
 
Pour preuve de la grande habileté de Simon Nora et d'Alain Minc dans le maniement du langage, l'invention et le succès du mot télématique pour traduire le terme américain de compunication, qui met l'accent sur l'aspect computer (ordinateur). Le mot télématique privilégie, au contraire, l'aspect télécommunication, exprimant ainsi la spécificité de la technique française. Ce néologisme, bien qu'il n'ait pas évité le piège des « tique », ne s'en imposa pas moins très rapidement, même à l'étranger, et appartient désormais à notre vocabulaire courant. Son succès peut s'expliquer par le fait que « ses inventeurs n'ont fait que conceptualiser ce qui existait déjà dans les faits » ; il n'en demeure pas moins que, selon Alain Mine, « c'est étrange de créer un mot nouveau ; c'est peut-être la seule part d'éternité qui nous reviendra ».
En octobre 1985, un sondage IPSOS, réalisé pour l'Agence de l'informatique, montre que 58 % des personnages interrogées considèrent dorénavant l'ordinateur comme indispensable pour la survie des entreprises et pour leur avenir personnel. L'ADI en conclut que les Français ont compris que l'informatique est la seule technique indissociable de tous les aspects de la modernisation. Un consensus s'établit sur le schéma suivant : plus le pays s'informatise, plus il se modernise, plus il a de chances de gagner face aux autres dans la crise ; il n'a donc pas le choix, même si 60 % estiment toujours, parallèlement, que l'informatique menace l'emploi ...

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