Saison 2.5 - 1999 : Le DUIA et le projet DARTIES

 

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Le DUIA et le projet DARTIES

Très vite nous allons rejoindre les locaux de l’IUT avenue Montaigne. L’équipe pédagogique du DUIA était performante et variée : professeurs d’université, professeurs associés venant d’entreprises privées : Daniel Deveaux, Patrice Frison, Michel Adam, Bernard Coutrot, Philippe Le Foll, Charles Préaux, Antoine Eric Sammartino, viendront nous rejoindre quelques années plus tard Brigitte Le Pevedic, Elisabeth Le Saux Wiederhold, Michel Dubois, …

Nous avions un programme pédagogique libre que nous pouvions améliorer au gré de nos réunions mensuelles. Nous n’avions pas encore les contraintes nationales imposées par les programmes des licences professionnelles qui apparaitront en 2002 à l’IUT. Les étudiants provenaient  des filières statistiques (DUT STID) ou des filières informatiques (DUT Info ou BTS), certains étaient en reprise d’étude après une première expérience professionnelle. Pour les STID, l’informatique était à découvrir surtout pour la partie conception des systèmes et modélisations de bases de données, ils connaissaient déjà les langages de programmation. Pour les « Infos » la statistique et le marketing étaient pratiquement inconnus. Le mélange des compétences permettait de rapprocher les métiers potentiels émanant de ses différentes filières à l’image de ce que nous observions dans les projets BI en entreprise : le marketing comme approche métier, la statistique comme outil et méthodes d’analyse, l’informatique comme moyen de rapprocher et modéliser les données. Nous aurions pu ajouter d’autres métiers comme la gestion ou les ressources humaines. Nous en avions l’ambition mais le projet ne fut pas réalisé.

Pour préparer les étudiants à une insertion professionnelle imminente, nous avions construit un projet tutoré pour finaliser la formation. Le fameux projet que j’ai nommé le projet DARTIES. Pourquoi DARTIES ? Je ne voulais pas utiliser le logo Darty pour ne pas mettre en avant une marque particulière mais créer un logo différent et multiple correspondant à une entreprise fictive d’où le logo « Darties » comme la réunion de trois enseignes : Darty, Boulanger et Leroy Merlin. Cela permettra d’effectuer des analyses par enseigne dans le tableau de bord. Il en existait encore des traces sur Internet bien des années après mon départ de l’IUT ! L’idée était de mettre les étudiants en situation de projet. Imagine un client, profil directeur commercial d’une société dans le domaine de la grande distribution, la société DARTIES, souhaitant développer un tableau de bord d’entreprise à partir de données de gestion fournies à l’état brut sous forme d’un fichier Excel contenant l’historique d’une année d’activité. Imagine cette société avec une organisation par pays, par direction régionale en France (cinq), par magasin (cinquante). Quelques indicateurs comme le chiffre d’affaires, les ventes, la marge brute, budgétés chaque année de manière globale et suivis chaque mois par famille de produits et pour chaque magasin, vont constituer les métriques à suivre dans le tableau de bord. Suffisamment complexe pour imaginer plusieurs axes d’analyse : l’axe famille de produits, l’axe temps, l’axe organisation, l’axe type (budget réel). Pas trop complexe pour être réalisable par les étudiants du DUIA.

Je représentais la société DARTIES face aux étudiants. Je jouais plusieurs rôles : le rôle du directeur commercial, le rôle du responsable régional, le rôle de directeur de magasin. Je mis plusieurs années pour affiner les modalités de fonctionnement.

Les étudiants étaient constitués en groupe projet de trois à quatre membres avec la nomination d’un chef de projet. La constitution des groupes étaient à l’initiative des étudiants, la seule contrainte était de répartir dans chaque groupe de manière équilibrée les compétences STID et INFO.

Le décor était ainsi posé : d’un côté DARTIES, entreprise que je représentais au travers de mes différents profils, comme maîtrise d’ouvrage ; de l’autre côté, chaque groupe étudiants, comme maîtrise d’œuvre. Chaque groupe sera en contact direct avec moi pour construire le tableau de bord.

Le projet pouvait démarrer avec les différentes phases classiques : maquettage, conception, architecture, développement, recette.

Le top départ du projet était donné très tôt dans le calendrier pédagogique : en octobre et le planning était élaboré par les étudiants pour une présentation finale en mars de l’année suivante (six mois de délai). Un vrai projet avec un cahier des charges proposé par la société DARTIES, des contraintes techniques, un plan qualité projet définissant les modalités d’exécution, un objectif final de tableau de bord en conformité avec la maquette initiale, un planning, une livraison et un bilan.

Le planning était construit par chaque groupe  sous la direction du chef de projet. C’était complètement nouveau pour eux. Estimer les tâches à venir, toutes les tâches, avec une évaluation de la charge de travail pour le mois courant, estimer le temps disponible par semaine pour chaque étudiant, planifier dans le temps le travail à effectuer, suivre l’évolution des tâches ; il s’agissait d’une vraie gestion de projet tenue à jour chaque semaine dans un tableau Excel. J’assumais le rôle de directeur de projet pour chaque groupe le vendredi en respectant un temps maximum identique pour tout le monde afin de garder le contrôle des horloges !

Je pouvais identifier de cette manière de vrais talents de chef, certains se révélaient complètement à l’aise dans l’exercice, ayant tout intégré dès les premières réunions, d’autres avaient une réelle difficulté à s’organiser et à piloter les actions. Il m’est arrivé, pour certains groupes, de provoquer une réunion de crise et de décider d’un commun accord de « débarquer » le chef de projet et d’en désigner un autre !

La phase de maquettage démarrait par des entretiens organisés entre chaque groupe étudiants et chaque profil DARTIES. Imagine la journée d’entretiens ! Le vendredi  était consacré à cette tâche.

En moyenne cinq groupes étudiants rencontrant chacun des trois profils DARTIES pendant 20-25 minutes, soit 5-6 heures d’entretiens. L’idée était de mettre chaque groupe en situation de piloter des entretiens avec un professionnel, d’imaginer les questions  à poser, de faire des comptes- rendus. Contexte très riche en découverte des savoirs-être, discipline très peu enseignée dans les cursus classiques : la technique d’entretien métier. Le principe retenu pour les représentants de DARTIES (que j’étais le seul à jouer) était de ne répondre qu’aux questions posées. Les premiers entretiens étaient impressionnants de silence : très dur de prendre l’initiative pour de jeunes  étudiants sur un sujet non maîtrisé, mais tellement formateur !

La suite du chapitre est dans le livre ...

Voilà maintenant 12 mois qu'Alann travaille sur son histoire, ... enfin l'histoire de son grand-père. Il a démarré son enquête en janvier. Tout a commencé sur le port de Vannes. Vannes personnage central des Chroniques BI parmi une galerie bien hétéroclite. Il a remonté le temps jusqu'en 1983 année du premier emploi raconté par son grand père. Et les années ont défilé : 1984 la première mission chez Procter & Gamble, 1989 une journée mémorable en Champagne, 1990 le développement des sociétés de la BI, 1995 la connexion avec l'Université de Bretagne Sud et le projet SIGP chez France Telecom 

En 1995, deux mondes venaient de se rapprocher, le monde de l’université et le monde des entreprises privées. C'était l'époque du Forum EIS qui réunissait tous les acteurs de la BI. Juste avant l'arrivée des orpailleurs en 1999 ! Alann vient de terminer la Saison 1 des Chroniques. Il démarre la Saison 2.

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